Il s'agit de la version condensée d'un livre paru aux éditions de La Part de l'Œil (Bruxelles 2003), sous le titre "Dieu, le corps, le volume - Essai sur la sculpture".
Cette version ne se contente pas d'abréger le propos de l'ouvrage initial, elle en corrige la ligne à certains endroits.
Le texte de Luc Richir, s'il aborde une pratique dont les départs sont étrangers à ceux de l'architecture (quoique, souvenons-nous de Hegel : la sculpture aurait "soulagé" l'architecture de ses handicaps intrinsèques quant à l'assomption de l'esprit), établit la filiation de la notion d'espace (dit scientifique et moderne : ambiance générale préalable à l'advenue de tout corps) à l'omnivoyance d'excellence théologique.
Si depuis Heidegger, la pensée de l'architecture a appris à se défaire de l'espace de la science pour cultiver un souci de "l'être selon le lieu", les résultats conquis par Luc Richir ruinent, sans retour possible, l'illusion que nous habiterions là, dans cet espace que la science a construit pour y opérer !
Voici un extrait du texte de Luc Richir : " Dire que Dieu est la « sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part » revient à soutenir que le voir absolu, étendu aux dimensions d’un univers dilaté, en expansion infinie, est incorporel. Autrement dit, l’espace n’a pas de corps, mais il les contient. Les déborde. Il s’étend au-delà de leurs limites. Mieux : il ne doit rien aux corps qu’il inclut. Un espace continu, infini, homogène et isotrope, comment notre corps pourrait-il s’y repérer? "