27 avril 2017
Monsieur Osmond ANIKE, de Nsukka (Nigeria), présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade de docteur en théologie et la soutiendra publiquement le jeudi 27 avril à 10h45 dans l’auditoire DESC 85, Grand-Place, 45 à Louvain-la-Neuve.
Le jury est composé de MM. les professeurs :
J. Famerée, président
B. Bourgine, promoteur
O. Riaudel,
W. Lesch, secrétaire
G. Villagrán, correcteur extérieur de la faculté de théologie de Grenade
Systematic Theology and the Culture of Pluralism: Karl Barth’s Theology of Retrieval in Dialogue with David Tracy’s Revisionism.
The contemporary culture of pluralism has greatly impacted on Christian theology. With the “theory of inclusiveness” embedded in the notion of pluralism, theology has been struggling to demonstrate how to address this culture in such a way as to maintain a balance between an inclusiveness that tends to exclude one’s particularity in order to be viewed as rational, and an inclusiveness that makes insistence on one’s particularity appear totally “irrational”. Karl Barth and David Tracy addressed this culture of pluralism with similar theological concerns, but with significantly different tactical approaches. While Barth anchored his theology on the church in order to maintain its particularity and distinctiveness in the midst of plurality, Tracy anchored his on public in order to maintain its scientificity and rationality among plurality. Barth’s approach (known here under the name “theology of retrieval”) is a prototype of confessional theology which is concerned with conserving the church’s confession in theological discourses. For this school, theology is first and foremost a church’s confession anchored on faith-commitment of the theologian, before it seeks to become “scientific” through rational explanation of this faith. Tracy’s approach (known as “revisionism”), on the other hand, typifies the academic theology that seeks to first establish the rationality of theology as a condition for its admission into the scientific community. Although it doesn’t altogether exclude the confessions of the church, this type of theology does not approach theology “confessionally” but rather “rationally”. This means that those confessions have to be rationally revised so that they can be “rationally” confessed.
Barth’s and Tracy’s different trajectories and emphases tend to create a discontinuity between academic and confessional theologies in systematic theology’s engagement with two basic cultures of pluralism namely, religious pluralism and theology’s relationship with other rationalities. The objectives of this research are to determine first, whether and how systematic theology can be done in the context of religious pluralism without losing its distinctive Christian characteristics; and secondly, whether, and in what ways, systematic theology can be regarded as a “professional course” in terms of being a public discourse, and still remain within the precincts of the church as a confessional subject. In other words, this work seeks to understand whether public theology can in any way “correlate” with church theology, or whether the two are mutually exclusive.
La culture contemporaine du pluralisme a eu un grand impact sur la théologie chrétienne. Avec la «théorie de l'inclusivité» intégrée dans la notion de pluralisme, la théologie a eu du mal à démontrer comment aborder cette culture de manière à maintenir un équilibre entre une inclusivité qui a tendance à exclure sa particularité pour être considérée comme rationnelle, et une inclusivité qui fait que l'insistance sur sa particularité apparaît totalement «irrationnelle». Karl Barth et David Tracy ont abordé cette culture du pluralisme avec des préoccupations théologiques similaires, mais avec des différences notables dans leurs approches tactiques. Tandis que Barth ancrait sa théologie sur l'Église pour maintenir sa particularité et son caractère distinctif au milieu de la pluralité, Tracy l'ancrait sur le public afin de maintenir sa scientificité et sa rationalité au milieu de la pluralité. L'approche de Barth (connue ici sous le nom de «théologie de recouvrement») est un prototype de la théologie confessionnelle qui se préoccupe de conserver la confession de l'Église dans les discours théologiques. Pour cette école, la théologie est d'abord et avant tout une confession d'Église ancrée sur l'engagement de foi du théologien, avant de chercher à devenir «scientifique» par une explication rationnelle de cette foi. L'approche de Tracy (connue sous le nom de «révisionnisme»), d'autre part, porte sur la théologie universitaire qui cherche à établir d'abord la rationalité de la théologie comme condition pour son admission dans la communauté scientifique. Bien que ce type n’exclue pas tout à fait les confessions de l'Église, il n'approche pas la théologie «confessionnellement» mais plutôt «rationnellement». Cela signifie que ces tendances doivent être rationnellement révisées afin qu'elles puissent être «rationnellement» avouées et donc, acceptables.
Les différentes trajectoires et accents de Barth et Tracy ont tendance à créer une discontinuité entre la théologie académique et la théologie confessionnelle dans l'engagement de la théologie systématique, dans deux cultures fondamentales du pluralisme: le pluralisme religieux et la relation de la théologie avec d'autres rationalités. Les objectifs de cette recherche sont d'abord de déterminer si et comment la théologie systématique peut être faite dans le contexte du pluralisme religieux sans perdre ses caractéristiques chrétiennes distinctives; deuxièmement, de déterminer si et comment la théologie systématique peut être considérée comme un «cours professionnel», en termes de discours public, et reste encore dans les enceintes de l'Église comme sujet confessionnel. En d'autres termes, ce travail cherche à comprendre si la théologie publique peut en quelque sorte être «corrélée» avec la théologie confessionnelle, ou si les deux sont mutuellement exclusives.