10 novembre 2009 : ce jour a été retenu par les équipes de recherche qui, dans 108 pays, ont mené l’enquête afin de déterminer la place et les rôles qu’occupent les hommes et les femmes dans les médias. Le Global Media Monitoring Project, coordonné en Communauté française par l’Association des journalistes professionnels (AJP) et soutenu par la Direction pour l’égalité des chances, conclut à un déficit dans la représentation des femmes dans la presse écrite et audio-visuelle. 24% seulement des personnes qui apparaissent dans les médias sont des femmes.
En Communauté française, où cette recherche constitue une première, le pourcentage est de 28%. Si on l’affine, on constate que la TV laisse plus de place aux femmes que la radio ou la presse écrite ; que les femmes apparaissent en lien avec les questions sociales, la criminalité et la santé ; et qu’elles sont très souvent présentées comme « fille, mère ou épouse de ». Quant aux informations écrites ou présentées par des femmes, on atteint une moyenne de 35%.
Ces résultats, décevants, ne sont pas une fin en soi, expliquent les auteurs de l’étude et l’AJP. L’objectif est d’informer, de sensibiliser et de former, notamment les étudiants. Car si 70% des diplômés en journalisme sont des femmes, elles ne sont plus que 30% parmi les journalistes professionnels (avec de grandes disparités d’un média à l’autre). Des recherches menées en Flandre l’indiquent, elles sont nombreuses à quitter la profession vers 35 ans. Cette question du genre est par ailleurs peu ou pas abordée dans les programmes d’étude. L’AJP compte mettre sur pied un module de formation destiné à sensibiliser, aussi, les profs en journalisme.
Cette recherche est le fruit d'un travail collectif: membres de l'Observatoire du récit médiatique de l'UCL, du Conseil supérieur de l'audiovisuel, de l'Université des femmes et d'autres partenaires. (D.H.)
La brochure « Quel genre d’infos ? » est téléchargeable ou disponible gratuitement auprès de l’AJP.