30 mars 2018
15h
Louvain-la-Neuve
Salle Jean Ladrière - Collège Mercier - place Cardinal Mercier 14
Invitation à la soutenance publique de thèse, pour l'obtention du grade de Docteur en philosophie de Madame Cécile Angelini.
Repenser le jugement en art, échos kantiens dans l'esthétique contemporaine française
Peu de concepts ont pris autant d’importance dans le champ de l’art et de l’esthétique de ces 30 dernières années que celui de « jugement ». Cette notion, interrogée par Kant dans sa Critique de la faculté de juger il y a plus de deux siècles, connut un regain d’intérêt au début des années 1990 lorsque plusieurs voix s’élevèrent, en France, pour dénoncer l’état de la création et la situation du monde de l’art. Si le débat se concentra d’abord sur la question de la valeur de l’art contemporain en tant que tel, il évolua vite vers la question du type de jugement à porter sur les œuvres proposées, puis vers celle du jugement artistique en général. Les échanges autour de ces questions furent si intenses que certains parlèrent de « crise de l’art contemporain », expression qui fut elle‐même discutée, contribuant ainsi à l’extension du débat. Celui‐ci dépassa largement le cadre des journaux à grand tirage ou des revues spécialisées pour conquérir le terrain de la philosophie, où il perdit son caractère polémique et gagna en profondeur. L’actualité de ladite « crise » incita en effet plusieurs philosophes français – parmi lesquels Yves Michaud, Marc Jimenez, Gérard Genette, Jean‐Marie Schaeffer et Rainer Rochlitz – à soulever ou réactiver des questions laissées en suspens ou qui paraissaient résolues : la question de la définition de l’art, celle de l’expérience esthétique, la possibilité de son partage, celle de la légitimité de la critique d’art et – surtout – l’épreuve du jugement. Comment juger aujourd’hui ? Tantôt explicitement assumée, tantôt radicalement rejetée, parfois remaniée ou ignorée mais toujours présente en filigrane, la Critique de la faculté de juger d’Emmanuel Kant est apparue comme une référence majeure du débat philosophique français, l’influençant jusque dans sa forme. Cette thèse entend évaluer l’importance de cet héritage et souligner la spécificité des discours récents – mais veut aussi, et surtout, réexaminer la question des jugements portés sur les œuvres à la lumière des pratiques artistiques contemporaines.
Le jury est composé de Mesdames et Messieurs les Professeur·e·s :
Alexandre GUAY (UCL), Président
Danielle LORIES (UCL), Promotrice
Thierry LENAIN (ULB), Promoteur
Olivier DEPRÉ (UCL), Lecteur et Secrétaire
Michel DUPUIS (UCL), Lecteur
Carole TALON‐HUGON (Université de Nice), Lectrice invitée