L’écriture et les langages utilisés, à l’image des techniques de réalisation des livres, ont fortement évolué au fil des siècles. Le chinois classique était la langue de l’érudition et jouissait d’un grand prestige, il jouait un rôle important comme le latin en Europe. Et on retrouve au Japon, comme en Europe, la même évolution vers l’usage de plus en plus courant de la langue dite vulgaire. Le japonais va donc être de plus en plus utilisé pour une série d’écrits. Pour retranscrire leur langue, les japonais développent deux alphabets syllabiques : les hiragana et les katakana.
Pour s’aider à la compréhension des textes chinois, ils développent le kanbun.
Le kanbun suit la grammaire du chinois classique et fait usage des caractères chinois mais il est lu grâce à un méta-langage basé sur la syntaxe japonaise. Des marques didactiques sont placées à côté des caractères chinois pour aider à faire comprendre l’équivalent japonais. La lecture et la rédaction de tels textes où le lecteur oscille entre deux systèmes linguistiques est une véritable gymnastique intellectuelle. Pour aider à la lecture, les textes en kanbun sont pourvus de signes, kaeriten, qui suggèrent l’ordre dans la phrase selon la syntaxe japonaise ainsi que des signes syllabiques servant à suggérer les terminaisons des verbes et les particules japonaises. Le japonais sera de plus en plus utilisé pour une série d’écrits. L’écriture japonaise contemporaine mêle les kanji (idéogrammes chinois) et les deux alphabets syllabiques développés par les japonais (hiragana et katakana).
La calligraphie japonaise - shodō :
Elle se pratique au pinceau sur du papier avec de l’encre solide qu’on dilue en la frottant contre une pierre à encre. Pendant la période de Nara (710 à 794), les styles calligraphiques suivent des similitudes avec le style chinois mais au 10ème siècle, la calligraphie japonaise prend son essor et se différencie du style chinois en utilisant des pinceaux plus fins permettant un meilleur rendu du style cursif de l’écriture en hiragana. La calligraphie japonaise a fortement été influencée par la pensée Zen. Le calligraphe ne pouvait pas corriger ses traits et pour chaque page copiée il n’avait qu’une seule chance de réaliser son travail. Cela nécessitait une grande concentration ainsi qu’une grande fluidité de mouvement. Contrairement à l’impression à caractères mobiles, la xylographie permet à chaque style d’être imprimé fidèlement même si on ne peut éviter une certaine perte de nuance.